Rapport Bolliet contre la TDL et le protectionnisme polynésien
Rapport Bolliet: non à la TDL
Le protectionnisme, et par conséquent la TDL( Taxe de Développement Nocal), sont des éléments majeurs de la contre-performance de l’économie polynésienne.
Cela a été analysé dans de nombreuses chroniques par des économistes tels que Bernard Poirine, Christian Montet, Florent Venayre notamment. Et cela a été exposé aussi avec force au cours des Etat généraux de l’outre-mer en Polynésie, en particulier par Tamatoa Bambridge, animateur de l’Atelier n°1.
Le rapport de la Mission d’assistance à la Polynésie française – constituée d’inspecteurs généraux nationaux des finances et des affaires sociales – dit « Rapport Bolliet », est très clair sur le protectionnisme et la TDL.
En page 9, paragraphe 2.1.1, intitulé « Desserrer les contraintes protectionnistes », le rapport dénonce à la fois les « barrières tarifaires à l’importation », la « réglementation des investissements étrangers » et… » l’existence de la Taxe de développement local (TDL) ». Il poursuit: « La mission propose d’évaluer l’impact de cette taxe avant de la supprimer en plusieurs années… »
Même page, au paragraphe 2.1.2, intitulé »…Tout en favorisant la concurrence », le rapport regrette que « Le droit de la concurrence est quasi inexistant en Polynésie », et soulève que « Le thème de la concurrence est largement repris par les Etats Généraux… ».
Plus loin, page 24, le rapport se fait plus précis encore, au chapitre 4.4, intitulé: « Le desserrement de la contrainte protectionniste est une nécessité pour permettre de nouer des partenariats commerciaux dans la zone géographique ».
Il poursuit: « Ce desserrement passe par:
– la suppression progressive (3 ans) de la taxe de développement locale (TDL);
– la mise en place, en contrepartie, si le contexte concurrentiel le justifie, d’une taxe de développement à durée limitée (TDDL) pour protéger d’éventuelles industries stratégiques pendant leur démarrage; etc… »
Le rapport Bolliet ne laisse planer aucun doute sur l’influence très négative du protectionnisme à la sauce polynésienne, et il signifie que:
– toute industrie n’est pas nécessairement légitimement éligible à une protection: on peut protéger « éventuellement » des industries « stratégiques » à leur démarrage, et les effets d’aubaine ne sont à l’évidence pas souhaités;
– « stratégique » sous-entend, dans le contexte de ce rapport (qu’il convient de lire…, voir lien ci-dessous), qu’il s’agit d’industries exploitant des ressources locales, et non pas des industries qui se contentent d’assembler des éléments importés….Que l’on protège une industrie mettant en valeur l’eau de coco, le nono, des fruits et légumes locaux, cela peut être légitime. Ca ne l’est pas nécessairement quand il s’agit de produire des jus et boissons au moyen de matières premières toutes importées, et au prix d’un surcoût excessif pour le consommateur et pour le pays;
– enfin, le rapport souligne avec insistance qu’une protection ne peut être que transitoire, et non pas, comme l’illustre la dérive constatée en Polynésie, une protection permanente, qui institutionnalise le manque de compétitivité de l’industrie locale, et peut dissimuler une « protection » douteuse dans le contexte local des « affaires » (voir affaire Haddad). Il va donc jusqu’à préconiser à la place de la TDL une « éventuelle » taxe à durée limitée TDDL… A bon entendeur (en existe-t-il parmi les politiques en Polynésie … ?), Salut ! Le rapport Bolliet à lire sur le site: www.presidence.pf qui l’a généreusement mis en ligne pour vous.