Le protectionnisme, couveuse des handicaps de la Polynésie
Sur http://hirofarepote.wordpress.com, le protectionnisme polynésien
Un article sur le site polynésien de débats (économiques notamment) en ligne http://hirofarepote.wordpress.com Commentaire de l’article de Jérôme Mainguet: « Le protectionnisme, couveuse de nos handicaps ». Article publié en décembre 2008. Le site contient d’autres articles intéressants sur le sujet. Un site de débats sérieux en Polynésie ? Ca existe, la preuve !
Publié par : hirofarepote | décembre 25, 2008
Protectionnisme économique en Polynésie : une analyse intéressante de Jérôme MAINGUET
Monsieur Jérôme MAINGUET, grand pourfendeur de la Taxe de développement local devant l’éternel, a commis récemment un article très intéressant dans un quotidien de la place intitulé « le protectionnisme, la couveuse de nos handicaps » . Un article de fond qui doit susciter un débat sérieux.
Ce protectionnisme est pour lui un « cocon douillet, mais pervers » qui empêche la Polynésie de s’adapter à la mondialisation, d’y prendre sa place pour « performer » et essayer de « rayonner ». Il pense que notre Pays n’a délibérément pas été formé à la concurrence et à la compétition. Je cite : » la Polynésie autonome semble avoir été imaginée, dès le départ, comme une couveuse, où sont gâvés de gros bébés béats, qui bénéficient de la rente viagère d’une protection supposée éternelle… »
Un système qui, paradoxalement, accroit les handicaps, mais défendu par de « puissants groupes de pression, hostiles aux réformes, politiciens, syndicalistes ou autres profiteurs du système » .
Il y défend une thèse intéressante : « dès l’origine, l’autonomie a été conçue par ses promoteurs comme un moyen de prospérer…dans la dépendance de fonds extérieurs, dont on escomptait naïvement qu’ils seraient plus généreux » .
Résultat ? Sociétés parapubliques en faillite perfusées par des recapitalisations régulières, voire accélérées ( ATN…), des industriels réclamant toujours plus de protection ( la fameuse TDL, voire même de nouveaux adeptes de l’interdiction d’importation !!!), consommateurs subissant d’importants surcoûts sur les produits locaux ainsi protégés… On est effectivement loin des impératifs de performance et de compétitivité au bénéfice des consommateurs.
Argument des « abrités » ? L’emploi. Mais à quel coût et à quel prix pour les consommateurs-contribuables ? Là, on n’en sait rien. Du moins, certains ne veulent pas le faire savoir, tant le bilan « avantages-coûts » serait, in fine, désastreux pour la collectivité. On le paye par des produits et des services 2,3, 4, 5 fois plus chers ici qu’ailleurs.
Perversion du système : « l’emploi artificiel » stérilise la création « d’emploi sain ». Evident, cher Watson. Payer trop cher un produit ou un service empêche le consommateur polynésien d’orienter son budget vers d’autres produits ou services… protégés ou non protégés. On étouffe donc la possibilité pour d’autres entreprises de se développer et de crér des emplois. Le coût de la protection est « apparemment » invisible, mais il est pourtant très réel.
L’alternative ? Exprimer nos ambitions et nos atouts par le travail, l’effort (ouf on a échappé aux 35 heures….), la volonté de surmonter nos handicaps ( qui sont réels : insularité, éloignement, faibles économies d’échelle du fait d’une population limitée et dispersée sur une poussière d’iles), le « désir de s’insérer dans le monde et d’y affirmer sa singularité et son originalité« . Je souscris totalement… surtout que, si on ne le comprend pas, les pays émergents et les grands pays touristiques tropicaux vont se charger de nous le faire comprendre de plus en plus douloureusement… Retarder les échéances, faire la politique de l’autruche n’est assurément pas la solution.
Maitres-mots ? Concurrence, esprit d’entreprise et de compétition, valoriser nos atouts ( notre environnement naturel, notamment, mais aussi nos cerveaux !), ouverture, prospective, stratégie de long terme, « devoirs » avant les « droits acquis », attractivité face aux capitaux et compétences, ambition, penser global tout en agissant local… Des mots qui écorchent la bouche de certains, mais ô combien nécessaires !
Conclusion de Jérome Mainguet : une « réelle et radicale remise à plat dans la conception de la politique et de l’économie. La Polynésie doit s’ouvrir à la concurrence et chercher à exceller dans les secteurs où elle dispose d’atouts. Celà doit passer nécessairement par l’abandon de la surprotection qui la handicape dans un monde de plus en plus ouvert et qui corrompt les esprits et les comportements ».
» Cela demande une vision nouvelle et courageuse : il faudra sans doute l’avènement d’une nouvelle génération d’hommes et de femmes intègres, compétents, ayant l’ambition et le souci du bien public et à l’esprit libéré des pesanteurs pernicieuses. Des hommes et des femmes de rupture « . C’est vrai que c’est la période des voeux… Et il convient d’en profiter !
Voilà : c’est dit . Une analyse bien rafraichissante. Joyeux Noël !
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